Trouver le bon modèle de monétisation 💰
Monétiser un SaaS ne se résume pas à choisir un prix.
Freemium, abonnement, lifetime, paiement unique, crédits… chaque modèle répond à une logique différente. Et le bon choix dépend de votre cible, de la fréquence d’usage, de votre stratégie d’acquisition ou encore de vos ressources.
Dans cet article, on vous aide à décortiquer les modèles de monétisation SaaS les plus utilisés, avec leurs avantages, limites et cas d’usage concrets.
Panorama des modèles de monétisation SaaS
1. Le freemium
Un modèle très utilisé chez les produits grand public ou les outils collaboratifs.
Principe : une version gratuite “bridée” qui donne envie de passer à une version pro.
✅ Avantages
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Acquisition facile ;
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Effet viral (partage, onboarding rapide) ;
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Idéal pour le B2C ou les outils communautaires.
❌ Limites
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Taux de conversion souvent faible (<5 %) ;
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Support à assurer même pour les utilisateurs gratuits ;
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Difficile à rentabiliser sans volume.
Exemples connus : Notion, Trello, Loom, Figma
2. L’abonnement mensuel ou annuel
Le standard du SaaS. Un tarif récurrent, souvent avec plusieurs paliers.
✅ Avantages
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Revenus prévisibles ;
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Fidélisation par l’usage ;
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Facile à scaler.
❌ Limites
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Requiert un bon taux de rétention ;
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Demande un onboarding efficace ;
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Peut freiner certains utilisateurs peu engagés.
Typique pour : outils pros, B2B, CRM, analytics
3. Le paiement unique (one-shot)
Un prix fixe payé une seule fois, souvent pour des outils simples ou à usage ponctuel.
✅ Avantages
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Aucun churn ;
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Très simple à expliquer/vendre ;
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Bonne conversion si le besoin est clair.
❌ Limites
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Pas de revenus récurrents ;
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Moins d’effet levier dans le temps ;
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Nécessite une acquisition constante.
Parfait pour : templates, outils génératifs, utilitaires no-code
4. Le deal “lifetime”
Paiement unique en échange d’un accès à vie.
Souvent proposé en early-stage, pour générer du cash rapidement.
✅ Avantages
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Cash immédiat ;
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Permet de valider le marché ;
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Facile à promouvoir (notamment via AppSumo ou Gumroad).
❌ Limites
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Non durable à grande échelle ;
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Risque de surcharger les serveurs à terme ;
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Peu compatible avec une roadmap longue.
Exemple concret : SaaS Path a choisi ce modèle (100 € lifetime) car la création de SaaS est un projet ponctuel.
Un abonnement n’aurait pas eu de sens si l’utilisateur n’a qu’un ou deux projets à lancer par an.
5. Le modèle token/crédit
L’utilisateur paie des crédits qu’il peut consommer à son rythme.
Très populaire avec les APIs ou les IA génératives.
✅ Avantages
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Grande flexibilité ;
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Équitable pour les “petits” utilisateurs ;
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Facile à intégrer à une API ou une plateforme low-code.
❌ Limites
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Parfois difficile à lisser en MRR ;
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Nécessite un bon suivi de consommation ;
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Complexité technique à intégrer.
Exemples : OpenAI, ElevenLabs, Stability.ai
6. Le “pay-per-use” (paiement à l’usage)
Facturation en fonction du volume (requêtes, documents, temps passé, etc.)
✅ Avantages
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Parfaitement scalable ;
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Aligné avec la valeur générée ;
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Bon pour les clients B2B.
❌ Limites
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Impopulaire si peu lisible ;
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Fluctuations de revenus ;
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Nécessite des métriques précises.
Choisir selon votre cible et votre usage
Modèle | Idéal si… | Éviter si… |
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Freemium | Volume, viralité, self-serve | Vous avez peu de bande passante pour le support |
Abonnement | Usage régulier, produit B2B ou pro | L’usage est ponctuel ou difficile à justifier |
Lifetime | Early stage, usage ponctuel, besoin de cash immédiat | Vous avez des coûts d’infra élevés à long terme |
One-shot | Produit utilitaire, usage unique | Vous voulez bâtir un MRR stable |
Crédit/token | API, IA, usage non linéaire | L’utilisateur ne comprend pas le système |
Pay-per-use | Clientèle entreprise, usage traçable | Si vous n’avez pas de système de metering fiable |
SaaS Path : un exemple de monétisation réfléchie
Sur SaaS Path, nous avons choisi une approche one-shot à 100 € lifetime.
Pourquoi ? Parce que nos utilisateurs ne créent pas un SaaS tous les mois. Ce sont des devs, indie makers ou side-projecteurs qui veulent un accompagnement structuré, mais ponctuel.
👉 Et la todo list complète + knowledge base sont accessibles gratuitement (1 seul projet).
C’est ce mix “free pour tester” + “pay once pour débloquer” qui nous a semblé le plus cohérent avec leurs usages réels.
Erreurs fréquentes à éviter
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Copier un modèle sans penser au contexte : un modèle qui fonctionne pour Notion ne fonctionnera pas pour une API niche.
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Changer trop souvent : cela déstabilise la base utilisateurs.
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Sous-évaluer son coût de support : un freemium mal géré peut coûter très cher.
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Oublier les taxes (TVA, Stripe fees, etc.) dans le calcul de marge.
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Négliger les effets psychologiques du pricing (ex : l’ancrage ou les effets de seuil).
Comment tester votre stratégie de monétisation ?
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Interrogez vos utilisateurs : via email, chat, ou outil comme Typeform.
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Créez plusieurs landing pages avec des pricing différents (test A/B).
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Lancez en “beta pricing” pour limiter les attentes.
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Utilisez Paddle, Lemon Squeezy ou Stripe Checkout pour expérimenter facilement plusieurs modèles.
Conclusion
Il n’existe pas de modèle miracle, seulement le bon modèle pour le bon contexte.
Posez-vous ces 3 questions simples :
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Votre SaaS est-il utilisé régulièrement ?
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Vos utilisateurs sont-ils plutôt pros ou particuliers ?
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Quel est votre objectif à court terme : cash ou récurrence ?
Prenez le temps de tester, d’ajuster, de questionner. La monétisation, c’est aussi un produit en soi.